François
solo - danse & vidéo - 2012
ou le bal des petits lits blancs
" Dans cette pièce, je parle de l’invisible, d’une disparition. Je parle de mon père. Je ne suis pas seule sur scène. je suis avec celui qui m’a accompagné dans la vie et que j’ai accompagné au seuil de la mort. J’aurais voulu l’accompagner plus loin. A présent, il m’accompagne sur scène - cette scène où je danse, parle et chante aussi. Le chant était le loisir favori de mon père. Sur son lit de mort, je lui faisais répéter ses partitions chorales. Le chant a été notre dernier dialogue. Dans ces moments, je dois dire que je n'ai jamais autant touché physiquement mon père. Parler de la mort est banal peut-être. Parler de sa mort est moins parler de lui ou d’une expérience que d’une transformation, de ce que cette expérience a fait et fait encore de moi. Chercher, à partir d’une fracture, d’un rythme, à recomposer son unité, son unicité et sa plénitude personnelle d’être humain face à la vie, à l’univers et à sa propre mort. Cette pièce, c’est aussi faire face à ma propre disparition. " Claire Filmon